Lever la limitation d'altitude, c'est possible selon vous ? Comment ?


Quel bras de levier avez-vous pour enlever la limitation en altitude?

Cela fait depuis la création du diplôme qu’elle existe, et les be ski sont absolument contre (on connaît leur poids politique), les guides aussi (le SNGM a le tel perso du ministre)
Y’a-t-il une réel possibilité que cela change, ou dois-je passer le guide? (bon là je taquine un peu)

D'abord une précision: la limite a toujours existé mais n'a pas toujours été à 1500m. Au début (1986) c'était 800m ! Elle est remontée à 1500m en 1992 sous l'impulsion de J. Kanapa, alors président du SNAPEC. Autour de la table, il n'y avait pas que le SNGM et le SNAPEC mais aussi la FFCAM, la FFME et l'UCPA, et chacun a pris part au vote final pour arriver à ce résultat.

Pendant longtemps la problématique de l'altitude a été tabou, et depuis 1 an, elle refait réellement partie des priorités du syndicat: ça c'est déjà un gros changement et une belle avancée ! Dernièrement (printemps 2017), nous avons obtenu du ministère (courrier à l'appui) que la question de la limite serait mise à l'ordre du jour des prochaines réunions.

Le ministère n'est pas officiellement opposé à une évolution, il a même suggéré de discuter d'une "solution" (à nos yeux pas satisfaisante, sur une base de 15 sites triés en concertation avec le SNGM), mais d'une manière générale nous renvoie dos à dos avec le SNGM, tout en exprimant son souhait que la question soit traitée dans le cadre de la réforme de la filière... qui elle est au point mort !

Nous pensons donc qu'il faut maintenant avancer sur ce dossier indépendamment des travaux de filière. Du coup (sans rentrer dans des détails de stratégie), il y a à ce stade 2 actions possibles:

 1/ une forme de lobbying, aussi bien auprès du grand public que des partenaires de discussions (c'est le but des rdv avec les députés, entre autre) qui doit permettre en cas de concertation/réunion multi-acteurs de compter sur des appuis,

2/ Mettre le ministère, rédacteur des Arrêtés de nos diplômes, face à sa responsabilité. Aujourd'hui c'est bien le ministère notre interlocuteur, qui doit prendre en main l'organisation et l'arbitrage du débat.

Nous avons fait une proposition à nos yeux réaliste de ce que pourrait être cette évolution. Cette proposition tient compte de nos compétences professionnelles tout en reconnaissant l'existence de terrains "haute montagne", sur lesquels nous n'avons rien à faire.

Ensuite nous pensons que ce dossier est certes un sujet important, mais qu'il faut faire preuve de pragmatisme, à savoir qu'il vaut mieux mettre toutes les chances de son côté dans une échéance assez courte, plutôt que de s'embourber dans des jeux d'influence avec les partenaires en espérant une avancée minime. (le SNAPEC travaille sur d'autres dossiers avec le SNGM, notamment au niveau du canyon, quelle doit être la priorité ?)
C'est pourquoi nous envisageons également, en dernier recours, une action en justice contre le texte de l'Arrêté lui-même, une manière de clore ce dossier (quelle qu'en soit l'issue !), et d'ensuite passer à autre chose, parce que oui, c'est un dossier passionnant, mais qui mobilise beaucoup d'énergie !


Julien Chaussidon et Guilhem Trouillas

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