III DOSSIERS SPECIFIQUES CANYON


Contexte:
Avec la création du DEJEPS canyonisme, se sont ajoutées aux problématiques classiques (accès, réglementations locales ou à l’étranger) des enjeux propres à la formation, comme le  référencement des sites de pratiques (itinéraires, cotations) ou l’arrivée de stagiaires et de nouveaux professionnels sur des sites d’exercices parfois déjà économiquement saturés.
Voici une liste non exhaustives des sujets en cours ou sur lesquels il serait bon de se pencher:

3.1 La place du SNAPEC

  • Coordination action syndicale/organisations locales
Plusieurs départements ont réussi à mettre en place des comités pour la gestion du canyon à l’échelle de leur territoire. Le SNAPEC collabore déjà avec certains de ces comités, qui permettent d’avoir une vision des problématiques au plus proche du terrain. Ces collaborations sont clairement à renforcer et à développer.
  • La place du SNAPEC dans le CPCP (Comité de Pilotage du Canyonisme Professionnel) 
A l’échelle nationale, le canyonisme professionnel est discuté au sein du CPCP, un groupe de travail regroupant SNGM, SNPSC, SNAM et SNAPEC. Le CPCP permet à ces acteurs de s’exprimer d’une seule voix, quand il s’agit de formation, de représentation sur les jurys, de revendications au niveau national ou de travaux pour améliorer la circulation des moniteurs de canyon à l’étranger.

3.2    Accès et sites de pratique

  • Problématique des arrêtés sécheresses, arrêtés météo et autres réglementations locales
  • Problématique d’équipement/rééquipement des canyons: support professionnel vs terrain d’aventure ?

Il est indispensable que le SNAPEC suive de près (et soit prêt à contester) la multiplication des dispositions règlementaires locales, en premier lieu Arrêtés Préfectoraux et Municipaux. Il convient néanmoins de distinguer les mesures prises en relation avec la météo et les conditions de terrain de celles encadrant les pratiques professionnelles pour ne pas dire commerciales.

Dispositions règlementaires locales limitant la pratique en lien avec la météo / les conditions de terrain

Elles sont souvent abusives en ce sens qu'elles nient le caractère inhérent à nos activités et à nos professions de devoir composer avec les conditions. Elles oublient aussi au passage la qualité des formations d'Etat délivrées au sein desquelles la sécurité constitue un socle solide, ce que l'accidentologie vient globalement confirmer. Elles sont aussi problématiques en ce sens qu'elles traitent souvent de manière identique des réalités très diverses. Là où un épisode de pluie intense interdit raisonnablement tout parcours d'un certain canyon, il est évident que ce même épisode sera une opportunité pour en parcourir un autre. Enfin, elles sont également parfois abusives en ce qu'elles limitent ou interdisent nos activités à tort, n'étant pas responsables ou n'ayant pas d'effet sur ce que ces mesures sont censées traiter (Arrêté sècheresse, ...).

Dispositions règlementaires locales limitant la pratique en lien avec les usages professionnels

Les dispositions prises en lien avec les pratiques professionnelles sont à considérer différemment. Si l'argument sécuritaire tient plus de l'ouverture de parapluie (l'accidentologie là encore confirme que la pratique professionnelle n'est pas vraiment problématique) que de la démonstration logique, on doit tout de même s'arrêter sur un contexte de fréquentation importante et concentrée dans le temps et dans l'espace ainsi que de pratiques commerciales qui peut dans certains cas motiver des restrictions entendables par les professionnels eux-mêmes, et même se révéler être dans leur intérêt direct. Le SNAPEC doit considérer avec discernement et responsabilité les dispositions encadrant les heures et périodes de pratique ainsi que celles prévoyant des limites d'effectif que certains professionnels ne savent pas d'eux-mêmes adopter dans l'intérêt de la qualité des prestations et de l'image de l'activité et de la profession.

            3.3       Cotations, tronçonnage et prérogatives

 Système de cotation et prérogatives


Contexte :
Il faut bien distinguer le système de cotation établi par la FFME (fédération délégataire de l'activité) via la CCI (Commission Canyon Interfédérale, regroupant en plus  de la FFME la FFS et la FFCAM) et utilisant une grille de critères objectifs, la liste de canyons répertoriés par cette même CCI, et les prérogatives et règlementations faisant référence à des cotations.
Le système de cotations établi aujourd'hui par la FFME est cohérent et pertinent. Il s’appuie sur des critères objectifs. Ce système est donc par définition applicable en tout lieu et tout instant.
C’est sur la liste de canyons (et leurs cotations) de la CCI que s’appuient les exigences des textes réglementaires, et notamment l’Arrêté du DEJEPS canyonisme pour définir les sites dans lesquels les stagiaires peuvent enseigner en autonomie. L’enjeu est simple :
-       D’un côté l’Etat, en limitant le niveau technique des canyons (limite réévaluée aux canyons de cotation 3 3 III ou 3 4 II depuis 2017), s’assure de la sécurité des stagiaires (en cours de formation) et de leurs clients.
-       D’un autre les stagiaires, souhaitant travailler, sont selon leur région parfois limités par le faible choix de canyons répondant aux critères ci-dessus.
Cette règlementation a un double effet :
-       Elle tend à concentrer les stagiaires sur un nombre restreint de secteurs, entrainant parfois une surfréquentation  et des situations de concurrence exacerbée.
-       La pression économique peut pousser des stagiaires à encadrer dans des canyons non autorisés.
Proposition :
Une grande partie du problème serait réglé si les stagiaires accédaient à ce statut avec un niveau d’expérience et de compétences techniques plus élevé, leur permettant d’accéder en sécurité à des canyons plus difficiles, et donc un plus large choix de supports pédagogiques et une meilleure répartition sur les sites prisés par les professionnels.
Pour cela, le SNAPEC doit donc appuyer pour des exigences en formation plus élevées, d’abord au niveau des tests (Test d’Exigence Préalable et VEPMSP), mais aussi du contenu, qui doit être adapté.

Tronçonnage


De la même manière que pour la définition de la difficulté en canyonisme, nous pensons qu'un répertoire de sites de pratique et par là même la définition de ce qu'est un itinéraire de canyon sont des considérations intéressantes pour la pratique et l'activité (cela donne des repères indicatifs) mais qu'elles sont mal opérantes lorsqu'il s'agit de circonscrire des prérogatives d'exercice là où une logique de terrain répond parfaitement : appliquons simplement la grille de critères objectifs.

Collaboration avec la CCI


Il est pour autant important que les professionnels, en tant qu'acteurs majeurs de l'animation et du développement de la pratique, participent au recensement et à la cotation des canyons. Il est donc bien naturel que notre syndicat poursuive le travail mené avec la CCI sur ce dossier.
·      poursuivre le travail de collaboration au recensement, à l'harmonisation, à la correction et à l'actualisation de la base CCI.

            3.4       Harmonisation des diplômes et plateforme européenne


Une des grandes missions du CPCP consiste à travailler au niveau européen à la mise en place d’une plateforme. Celle-ci doit permettre :
-       Une harmonisation des formations professionnelles et diplômes entre les pays,
-       Sur les bases de cette harmonisation, des démarches simplifiées de demande de LE/LPS pour les ressortissants des pays signataires.
Il s’agit d’un travail long et bien sûr à poursuivre, entamé depuis plusieurs années, qui, s’il progresse lentement est rendu difficile par le nombre d’interlocuteurs, la barrière de la langue et des visions parfois très différentes des exigences et formation propre au canyonisme professionnel voire une forme de protectionnisme sous-jacent de certains pays.

            3.5       Connaissance du paysage professionnel


Après plusieurs années de "mise en service" du DEJEPS canyonisme, il est temps de porter un regard sur les éventuelles mutations dans les pratiques et dans les réalités professionnelles que cela aurait pu engendrer. En effet, il semble nécessaire d'observer certains phénomènes parfois perçus par les "anciens BE" comme des conséquences de l'apparition des DE (concurrence accrue, déstabilisation du marché, surfréquentation, précarisation des travailleurs dans leur ensemble, ...)  à la lumièred'une vraie enquête métier spécifique au canyon.
·      mise en place d'une enquête métier spécifique au canyon

3.6       Déontologie pour une pratique responsable du canyoning professionnel


La pratique professionnelle du canyonisme génère ou soulève de nombreuses problématiques récurrentes et se multipliant ces dernières années autour notamment d'enjeux de fréquentation et de capacité d'accueil des sites et de leurs abords (accès et parkings), autour de nouvelles pratiques commerciales et d'encadrement que l'arrivée de DEJEPS spécialistes et passionnés de l'activité n'a pas résorbé. Nous pensons qu'il convient de traiter collectivement (sur un plan syndical national), ces questions qui affectent l'ensemble de la profession.
·      engager une réflexion en vue de l'élaboration d'un code de déontologie spécifique à l'activité canyon.

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