II DOSSIERS SPÉCIFIQUES ESCALADE


2.1   Suppression de la limite d’altitude


Contexte :
Action phare née d’une consultation des moniteurs puis votée à l’AG 2017, le travail en vue d’obtenir la suppression de la limite des 1500 mètres a été amorcé au printemps dernier.  Bien sûr il s’agit d’un chantier au long cours, et forte est la tentation d’abandonner en cours de route en risquant la négociation d’un compromis au rabais sur la base de quelques sites, comme le suggère le Ministère. Le syndicat a une vocation nationale, aussi sur cette problématique il convient de rester souder pour obtenir gain de cause ensemble plutôt que de tirer localement la couverture à soi sur quelques sites, ce qui par son côté dérogatoire ne ferait qu’entériner un aspect illégitime de notre présence au dessus de 1500m.

Pour rappel, voici le schéma actuellement défendu:
-          Hors neige et glace sur les accès et itinéraires, aucune limite pour les sites de blocs, voies d’une seule longueur, et via ferrata.
-          Hors neige et glace sur les accès et itinéraires, aucune limite d’altitude pour les voies de plusieurs longueurs, à l’exception de celles situées dans des zones géographiques au caractère haute-montagne marqué (zones à définir en concertation).


   Pour y parvenir, cela suppose:

  • D’intensifier la mise en valeur auprès du grand public et des partenaires institutionnels ou politiques de nos compétences en TA, assurage en mouvement, mais aussi des “à-côtés”: accès/approches, préparation, météo, alerte et secours, gestion de l’engagement/éloignement.

  • De défendre le fait que le terrain d’aventure  hors neige et glace relève bien de l’escalade, et pas de l’alpinisme, comme cela a pu être évoqué au cours de certaines réunions.

  • De dénoncer les incohérences de prérogatives entre différents diplômes d’une même activité ou d’activité de milieux proches : Pas de limite d’altitude pour les licences STAPS, les diplômes fédéraux, le DEJEPS canyonisme, quand il en existe pour les BE et DE escalade et escalade en milieux naturels.

  • De quitter sur ce dossier la logique de “sites d’escalade” pour une logique de milieu ou de massif: le terrain rocheux, particulièrement en montagne, est un milieu continu qui ne peut pas se réduire à quelques zones définies ou équipées.

  • La mise en valeur d’intérêts économiques dans les zones montagnes concernées (pour les stations, centres d’accueil de vacances, scolaires, guides pouvant aussi profiter de la (re)valorisation de falaises ou de via ferrata). Cette mise en valeur pourrait nécessiter la mise en place d’enquêtes de marché par exemple. Elle permet aussi de sortir du cadre unique du Ministère des sports et de l’étendre à celui du Ministère de l’économie.

  • De contrairement à ce que souhaite le Ministère des sports pour temporiser, décorréler la question de la limite d’altitude de la réforme de la filière escalade, actuellement mise à l’arrêt par la FFME et ses ambitions olympiques.

  • De considérer que notre interlocuteur principal sur ce dossier est le Ministère des sports, qui rédige les textes de loi. S’il doit y avoir discussion avec d’autres syndicats ou partenaires, c’est à lui seul qu’incombe la responsabilité de mettre en place les conditions d’un dialogue, tout en gardant en tête qu’aux vues des divergences actuelles sur ce dossier, il est malhonnête de nous laisser croire qu’un compromis intéressant est possible sur la base d’une liste de sites choisis en concertation avec le SNGM.

  • D’avoir une stratégie à long terme sur ce dossier, c’est à dire d’envisager en cas d’enlisement d’y mettre un terme d’une manière ou d’une autre par une action en justice pour “entrave à la liberté d’entreprendre”, solution de dernier recours mais qui permettrait si besoin de clore un dossier coûteux en temps, en moyens financiers et humains.


2.2   Filière professionnelle de l'escalade


Contexte:
Dossier surprise de l’année 2017, le Ministère a souhaité se pencher sur la réorganisation des diplômes et leurs prérogatives au printemps, dans le but de clarifier et de fluidifier la filière professionnelle tout en améliorant l’adéquation entre public(s) et besoins d’encadrement en escalade sur le territoire français.  

D’un point de vue purement militant, le positionnement syndical initial se concentrait sur un retour à un DEJEPS unique et complet (incluant à la fois l’entrainement et l’escalade en environnement spécifique), permettant d’avoir un diplôme de référence et de sortir de l’ambiguïté née de la cohabitation de 2 DE aux appellations confuses. En composant avec les diplômes déjà existants ou prévus (CQP, DES), ce modèle était donc du type :
CQP
DE escalade unique
DES (formation de cadres pour le haut niveau)

(le DE escalade “complet” ne nécessitant pas l’ajout d’un diplôme de type BPJEPS de niveau 4.)

Les discussions avec les partenaires et la recherche d’un compromis ont dans un second temps mené à la proposition du schéma pyramidal suivant:
CQP
BPJEPS avec les prérogatives du DE escalade actuel (niveau 4)
DE escalade unique et complet incluant l’environnement spécifique+de l'entraînement (niveau 3)
DES (niveau 2)

L’acceptation d’un BPJEPS s’appuie notamment sur le décalage de publics, de supports et donc de besoins entre la moitié nord-ouest de la France et la moitié sud-est. Il s’agit aussi d’une concession fait pour la FFME (elle conserverait un diplôme similaire à “son” DE escalade) et au Ministère (filière complète avec un diplôme par niveau).
Alors qu’une large partie des interlocuteurs s’accordaient sur cette proposition, la FFME et son poids de fédération olympique a fait obstruction à ce quasi-consensus, prétextant un manque de recul et sauvant ainsi “son” DE.

Au cours des dernières réunions, et contrairement ce que souhaiterait la FFME, le Ministère nous a réaffirmé qu’il ne touchera pas à l’environnement spécifique, préservant de son côté le DE escalade en milieux naturels tout en continuant de déléguer cette formation d’Etat aux CREPS. Pour autant, la pression de la FFME qui considère l'intégration de l’escalade en environnement spécifique -et notamment du terrain d’aventure- comme un frein au développement de l’activité, reste palpable. Il est évident que cette dernière n’a pas renoncé à son souhait d’avoir le contrôle de la formation professionnelle et ainsi du discours idéologique auprès des futurs moniteurs (mise en avant à outrance de l’olympisme, de l’entrainement et du développement des SAE).

Notre rôle sur ce dossier est donc à la fois un rôle de veille et de fédérateur. Veille, car si le dossier est aujourd’hui endormi, il convient de rester vigilants et réactifs aux retournements de situation possibles.
Fédérateur, car la FFME n’étant pas dans une démarche de compromis ou de négociation, la seule manière de peser pour nos intérêts est de faire face de manière groupée et solidaire avec les autres partenaires de travail.

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